Le climat change, votre jardin aussi !

En 2024, la température mondiale a franchi un cap alarmant : pour la première fois, elle a dépassé de 1,5 °C la moyenne de l’ère pré-industrielle. C’est désormais l’année la plus chaude jamais enregistrée.

Face à cette réalité, nos jardins doivent devenir des refuges résilients. Préserver les sols, capter l’eau de pluie, favoriser la biodiversité et limiter l’artificialisation sont autant de gestes indispensables pour s’adapter et limiter notre impact. Il est encore temps d’agir.

Observer pour mieux comprendre

Avant toute intervention, prenez le temps de vous installer dans un coin du jardin et d’observer attentivement son état naturel. Quelle est sa configuration ? Quels végétaux y poussent spontanément : arbustes, arbres, plantes sauvages ? Repérez les zones d’ombre et celles baignées de soleil, ainsi que la présence éventuelle d’une ressource en eau. Soyez attentif aux visiteurs de votre jardin : oiseaux, hérissons, reptiles, batraciens… Leur présence est un indicateur précieux de la biodiversité locale. Notez également l’état de la végétation : certains arbres ou plantes sont-ils desséchés ou en mauvaise santé ? Enfin, observez le sol :
semble-t-il compacté, sec ou au contraire vivant et fertile ?
Cette première exploration vous permettra de mieux comprendre les forces et les faiblesses de votre jardin avant d’y apporter des améliorations adaptées.
Mon jardin, demain

Pas de sol nu dans votre jardin !

Couvrez votre sol avec des plantes ou des matériaux végétaux disponibles (feuilles mortes, tontes de gazon, petits bois, broyat de taille, paille, engrais vert, etc.). Cette couverture nourrit le sol, limite l’évaporation et favorise la biodiversité en attirant insectes et micro-organismes qui transformeront ces matières en humus.
Recyclez vos ressources ! Réutilisez votre compost pour enrichir la terre et fermez ainsi le cycle des nutriments. Et n’oubliez pas : un petit pipi au jardin, c’est un engrais naturel riche en azote qui booste la fertilité du sol !

Déminéralisez votre sol

À Pont-Péan, la situation est un peu plus complexe en raison du sous-sol argileux, qui est particulièrement imperméable. Ce conseil s’applique cependant à une distance raisonnable de votre habitation. Un sol déminéralisé absorbera mieux les fortes précipitations et restera plus frais durant l’été. Un sol non minéralisé est un sol vivant, qui respire aussi bien en surface qu’en profondeur. Pour y parvenir, vous pouvez alterner pierres et végétation, comme des pas japonais dans une allée, afin de favoriser la circulation de l’air et de l’eau.

Diversifiez les strates et les espèces.

Les strates herbacées, arbustives et arborées offrent une protection contre le vent, apportent de la fraîcheur, créent de l’ombre et offrent une diversité d’habitats pour la faune. Elles renforcent également la résistance de votre jardin aux maladies et aux périodes de sécheresse, tout en facilitant l’infiltration de l’eau.
Abandonnez les haies monospécifiques au profit de haies vives et diversifiées, que vous taillerez de manière plus naturelle (et jamais pendant la période de reproduction des oiseaux, d’avril à fin juillet). Pensez au Prunellier, Fusain d’Europe, Bourdaine, Sureau, Cornouiller, Sorbier, Noisetier…

Le saviez-vous ? Une herbe non tondue maintient la température du sol à 19°C. Une herbe coupée à 8 cm maintient le sol à 24,5°C. Un sol nu en plein été monte à plus de 40°C. Pensez vivaces plutôt qu’annuelles et prairie plutôt que pelouse !

Plantez des espèces locales.

Les plantes locales sont mieux adaptées au type de sol et aux spécificités du climat. Elles résisteront mieux aux dérèglements climatiques que certaines espèces non indigènes qui ont été introduites dans nos jardins. Cependant, elles ne sont pas à l’abri des futurs épisodes de sécheresse ou de gel. En choisissant des plantes locales, vous offrez un habitat et une source de nourriture à la faune de votre région. Pour en savoir plus, consultez le guide de Rennes Métropole
https://www.calameo.com/rennes-ville-et-metropole/read/0054162349f9d7f45ded1
Consultez des pépiniéristes pour des espèces adaptées aux nouvelles conditions climatiques. Plantez des jeunes arbres pour renforcer leur résistance et favorisez des plantations denses, afin de sélectionner les plus adaptées avec le temps.

Préservez la ressource en eau.

L’eau est parfois abondante, parfois rare. Concevez votre jardin autour de son propre cycle de l’eau pour optimiser la récupération des pluies et économiser l’eau potable. L’infiltration est essentielle pour limiter le ruissellement et recharger les nappes phréatiques. Pour cela, rendez votre jardin et les abords de la maison aussi perméables que possible, installez des récupérateurs d’eau et créez des mares ou des jardins de pluie pour diriger l’eau.
Adopter des bonnes pratiques : arroser le soir pour limiter l’évaporation, privilégier le paillage pour conserver l’humidité, ombrager les semis fragiles, utiliser des systèmes d’arrosage économes comme les tuyaux poreux ou les oyas, et choisir des plantes peu exigeantes en eau.

Contribuez à la biodiversité de votre quartier.

Les jardins privés à Pont-Péan couvrent plus de la moitié du territoire, jouant un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. Plutôt qu’un espace fermé, votre jardin peut devenir un passage pour la faune locale, contribuant à un réseau écologique à l’échelle du quartier, du village et au-delà.

Pensez aux hérissons en créant des ouvertures d’environ 16 cm dans vos clôtures pour leur permettre de circuler librement. Réduisez la fragmentation des habitats en favorisant des haies naturelles et en utilisant des végétaux locaux. En rendant votre jardin plus perméable, vous facilitez aussi la circulation de l’eau et de la flore, renforçant ainsi l’équilibre naturel.
Installez des nichoirs pour les mésanges : ces petits oiseaux sont de précieux alliés dans la lutte contre les chenilles processionnaires, nuisibles pour les arbres et dangereuses pour la santé humaine et animale.