Souvent redoutée à tort, la chauve-souris est un mammifère discret, indispensable à nos écosystèmes. Aujourd’hui en danger, elle subit de plein fouet les rénovations de bâtiments, la raréfaction des insectes et la disparition de ses refuges naturels.
Un trésor caché dans nos combles
À Pont-Péan, une étude menée en 2024 par Bretagne Vivante et le Groupe Mammalogique Breton a permis de confirmer la présence de 7 espèces de chauves-souris sur la commune, notamment la Barbastelle d’Europe et la Noctule commune, toutes deux d’intérêt patrimonial. Ces espèces ont été repérées grâce à des enregistrements acoustiques réalisés à La Chaussée, un secteur mêlant bois, étangs et prairies.
Les chauves-souris jouent un rôle écologique majeur : elles consomment des milliers d’insectes chaque nuit, réduisant naturellement la présence de moustiques ou de ravageurs agricoles.
Mais malgré leur utilité, les chiroptères sont en net déclin. Selon l’Observatoire National de la Biodiversité, les populations de chauves-souris ont chuté de 38 % entre 2006 et 2019 en France. En cause ?
• La rénovation de combles,
• La destruction d’arbres creux,
• L’usage des pesticides qui déciment les insectes dont elles se nourrissent,
• Le dérangement pendant l’hibernation ou la reproduction.
Le rapport souligne également que plusieurs bâtiments publics de la commune (médiathèque, mairie, école, Blockhaus de la Mine…) présentent des indices de présence ou sont favorables à leur installation. Il est donc primordial de préserver ces refuges existants, d’en aménager de nouveaux lors de rénovation, c’est dans ce pré-requis que la commune de Pont-Péan travaille sur la préservation de leur habitat courant de l’année 2025.
Et si on les accueillait chez nous ?
Contrairement à certaines idées reçues, les chauves-souris ne sont pas agressives, ne s’emmêlent pas dans les cheveux et ne s’installent pas durablement dans les pièces de vie. Elles cherchent avant tout des combles, des fissures, ou de petits espaces calmes et sombres pour passer l’hiver ou élever leurs petits.
Installer un gîte à chauve-souris dans votre jardin ou sur un mur de votre maison est un geste simple et utile. Ces abris spécifiques, faciles à trouver dans le commerce ou à fabriquer soi-même, permettent de compenser la perte de leurs habitats naturels.
Certains modèles sont adaptés à leur hibernation et peuvent être fixés sur des bâtiments, des arbres ou même sous les ponts (des ouvrages d’art de Pont-Péan ont d’ailleurs été repérés comme favorables dans l’étude, un projet est en cours pour les aménager).
Un rôle pour chacun
Vous êtes témoin d’un groupe de chauves-souris nichées sous votre toit ? Prévenez la mairie ou une association naturaliste locale (comme Bretagne Vivante) avant toute intervention. Vous contribuerez ainsi à un meilleur suivi des populations et à leur préservation.
Enfin, si des travaux sont prévus dans votre habitation, pensez à intégrer dès la conception des mesures pour éviter, réduire ou compenser les impacts.
Préserver les chauves-souris, c’est préserver un équilibre naturel fragile mais précieux. Faisons leur une petite place dans notre commune.
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